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mardi 30 avril 2013

L'entrepreneuriat social et solidaire, une autre vision de l'économie


Réconcilier l'économique et le social. Une mission ardue, convoitée par de plus en plus de dirigeants soucieux de concilier ambition personnelle et intérêt général. L'économie sociale et solidaire représente aujourd'hui 10 % du PIB français.


Gilles Gallo dirige IDCook, une entreprise de 12 salariés qui commercialise des fours solaires et travaille à la conception d’une gamme destinée à l’Afrique. Thibaut Guilluy pilote le groupe Ares de 320 salariés, qui favorise l’insertion de personnes en grande exclusion. Ces deux dirigeants font partie de ces nouveaux entrepreneurs sociaux et solidaires. Leur point commun ? Ils sont tous obsédés par la finalité sociale de leur projet et mettent leurs compétences au service de la résolution de problèmes de société : dépendance des personnes âgées, développement durable, surendettement, recyclage des déchets, commerce équitable. L'économie sociale et solidaire (ESS) représente aujourd'hui 10 % des emplois salariés et 10 % du PIB, soit 222 900 établissements employeurs et 2,34 millions de salariés.

Globalement, l’ESS reste méconnue. Pour combler ce déficit, le gouvernement prévoit de créer une loi. Son objectif ? Aider le modèle à se structurer. « Cette loi aura une fonction de reconnaissance du secteur. Nous avons besoin de définir précisément le périmètre de ce modèle pour mettre en place les bons outils et les financements adaptés », explique Thomas Boisson, conseiller de Benoît Hamon, ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, chargé du financement de l’ESS.

Un modèle qui résiste à la crise ?

Une petite victoire pour les acteurs qui militent depuis près de cinq ans pour obtenir un cadre législatif. « Les entreprises sociales savent créer de l’emploi là où l’État et les collectivités ne savent plus le faire seuls, avance le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves). Elles permettent non seulement aux pouvoirs publics de réaliser de précieuses économies, mais elles offrent aussi la possibilité aux territoires de reconstituer un tissu économique de qualité. »

Selon une étude exclusive Ashoka-McKinsey publiée en mars 2012, les entrepreneurs sociaux contribuent largement à la réduction des déficits publics. « L’activité de ces dirigeants permet à la collectivité d’économiser des coûts de prise en charge comme les allocations chômage, le RSA, les dépenses liées au surendettement, aux problèmes de santé, à l’hébergement d’urgence… Cela engendre par ailleurs des revenus pour la collectivité : charges patronales, impôts », explique Thomas Sorrentino, directeur de la communication d’Ashoka, réseau mondial d’entrepreneurs sociaux.

Par Mallory LALANNE, 22/11/2012
 

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