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mercredi 29 mai 2013

Standard Bank soutient les populations pauvres avec la plate-forme mobile de SAP

SAP prend très au sérieux le développement de son activité en Afrique. Un continent en retard en termes d’infrastructures IT mais dont les acteurs économiques recherchent des applications innovantes pour se développer et adresser des problématiques particulières. En Afrique du Sud, Standard Bank a décidé de proposer ses services aux exclus du système bancaire en utilisant les plates-formes Mobilité, Business Banking Suite et Supply Chain de l’éditeur.
standaardbank
Depuis sept ans maintenant, Standard Bank profite des outils de SAP en Afrique du Sud pour promouvoir un dispositif adressant les quelques 12 millions de personnes – 33% de la population – n’ayant pas accès à des services bancaires. Pour SAP, un exemple extrêmement concret de ce que permet l’innovation – y compris dans un secteur historique – et les approches B-to-B-to-C.
Baptisé Access Banking, le dispositif se propose – via la plate-forme mobile de SAP mais également la Banking Suite de l’éditeur et de ses fonctions CRM et analytiques – d’amener un certain nombre de services bancaires, en mode largement virtuel. Pas d’agence et de process d’enregistrement classique, mais un réseau de revendeurs issus des townships (les quartiers les plus pauvres des villes) et proposant l’ouverture de comptes en 10 minutes à n’importe quelle personne majeure dotée d’une pièce d’identité. Les agents locaux de Standard Bank (plus d’un millier pour la plupart âgés de 16 à 20 ans et particulièrement vifs du clavier) pianotent sur les smartphones fournis par le groupe pour ouvrir un compte et allouer une carte de retrait visa. Reste à activer la carte dans l’un des 7 000 points d’accès référencés par Standard Bank, essentiellement des petits commerces locaux, situés tout près des points d’enregistrement.
Le plus souvent liées à des micros transactions de 10 à 50 Rands (1 à 5 euros), les opérations se font soit via un terminal de paiement, soit via téléphone mobile alloué au commerçant. Au total, sept fonctionnalités sont proposées, toutes administrées par terminaux mobiles, via les interfaces utilisateurs proposées par SAP. On peut retirer ou déposer de l’argent, également souscrire des contrats d’assurance ou obtenir un micro crédit. Les transactions s’opèrent en temps réel, via le compte en banque du commerçant qui assure la fluidité du système. La carte peut également servir, toujours via le commerçant et Standard Bank, à régler l’électricité ou à acheter du temps de communication téléphonique.
Pour Audrey Mothupi, en charge du programme à la Standard Bank, « depuis le début, nous profitons des technologies SAP pour proposer à des populations qui jusqu’alors n’y avaient pas accès des services bancaires pratiques. Chaque mois nous enregistrons désormais, via un dispositif totalement mobile, plus de 60 000 nouveaux comptes. Mais surtout 2,5 millions de transactions mensuelles sont opérées sur les points d’accès pour un montant de 5 millions d’euros par mois ».
L’intérêt de Standard Bank est triple : conquérir de nouveaux clients, favoriser l’éclosion d’écosystèmes favorables au développement du système bancaire, développer de nouveaux services pour les commerçants membres du dispositif. C’est ainsi que depuis le mois de juin 2012, ceux qui le souhaitent peuvent profiter d’une offre logistique – basée cette fois sur la brique Supply Chain de SAP – pour leur réapprovisionnement. Fort de sa position centrale, Standard Bank se propose de jouer les intermédiaires entre fournisseurs – les plus grands comme Coca-Cola Afrique du Sud ont décidé de jouer le jeu – et revendeurs, qui se voient dotés de tablettes tactiles pour gérer leurs commandes et les stocks disponibles en temps réel. Sydney Majocko, commerçant à Tembisa, l’un des principaux townships de la banlieue de Johannesburg, témoigne ainsi de l’intérêt du dispositif : fidélisation des clients, développement des moyens de paiement, intégration d’un réseau bancaire puissant… Depuis 5 ans, il estime que l’offre de Standard Bank lui aura permis de développer fortement son activité dans une zone pauvre, mais au réel potentiel de développement.

jeudi 2 mai 2013

Le chômage marginalise une part majoritaire de la population française

Les nouvelles classes populaires au coeur d’une crise qui n’est plus « que » sociale

La dernière livraison des chiffres du chômage et de la pauvreté ont souligné, qu’après les « jeunes », ce sont désormais les plus de 50 ans et les retraités qui se trouvent de plus en plus touchés par le chômage et la pauvreté. Aussi pertinente soit-elle cette analyse par âge, et selon le sexe, présente un défaut majeur : elle occulte pour partie la dimension socio-culturelle de la crise.

En effet, à aucun moment, n’est évoqué une évidence qui ne s’est pourtant jamais démentie depuis l’apparition du chômage de masse : la précarité sociale touche d’abord et surtout les classes populaires. Les " jeunes" touchés par le chômage sont d’abord des jeunes issus de milieux populaires, de la même manière le chômage "des plus de 50 ans" est d’abord celui d’anciens ouvriers ou employés. Le chômage des jeunes diplômés ne touche quasiment pas les jeunes issus des couches supérieures mais bien ceux des milieux populaires. Les femmes qui sont le plus affectées par la précarité sociale ou le chômage total ou partiel, ne sont pas des cadres. De la même façon, l’augmentation du taux de pauvreté des retraités concerne d’abord les anciens ouvriers ou employés. On pourrait multiplier les exemples, tous illustrent que depuis au moins trente ans, qu’ils soient « jeunes », « vieux », « hommes », « femmes », « diplômés », « non-diplômés », le chômage, la précarité et la pauvreté sont d’abord l’affaire des classes populaires. Aujourd’hui les 2/3 des chômeurs sont d’anciens ouvriers ou employés. L’occultation de cette vérité est caractéristique d’un système qui refuse d’aborder une question essentielle, celle de la place des classes populaires dans une économie mondialisée.

Désormais, et contrairement aux périodes précédentes, les classes populaires des pays développés ne sont plus au cœur du système économique. Qu’on le veuille ou non, les choix économiques des grands partis de gouvernement ont contribué à repousser ces catégories en « périphérie » du développement économique. Ce processus de marginalisation sociale est massif et ne concerne plus seulement les ouvriers. Si la désindustrialisation participe à l’appauvrissement du monde ouvrier, les politiques de déflation salariale, la détérioration des conditions de l’emploi et plus largement les coups portés à l’Etat-providence, concourent au développement d’une insécurité sociale qui touche l’ensemble des classes populaires, ouvriers, employés des secteurs secondaire ou tertiaire.
"Aujourd’hui les 2/3 des chômeurs sont d’anciens ouvriers ou employés. L’occultation de cette vérité est caractéristique d’un système qui refuse d’aborder une question essentielle, celle de la place des classes populaires dans une économie mondialisée."

Face à la France métropolitaine, celle des grandes villes les plus actives et les mieux intégrée à l’économie-monde, émerge alors une « France périphérique », périurbaine, rurale et industrielle ou se concentre désormais la majorité des nouvelles classes populaires. « C’est dans cette « France périphérique » qu’émergent de nouvelles classes populaires liées, non pas par une conscience de classe, mais par une même perception de l’insécurité sociale et culturelle engendrée par la mondialisation. Des catégories populaires très diverses, et hier parfois opposées, se retrouvent ainsi dans une même perception de la réalité sociale. L’employé du lotissement pavillonnaire, l’ouvrier rural, le chômeur du bassin minier ou le petit paysan peuvent ainsi partager une même critique des choix économiques et politiques des classes dirigeantes depuis 20 ans.

Cette nouvelle géographie sociale est aujourd’hui le reflet de la précarisation sociale des classes populaires. Talon d’Achille de la mondialisation, la marginalisation sociale et culturelle d’une part majoritaire de la population n’est pas seulement un risque pour la cohésion nationale, elle pèse désormais sur l’équilibre politique de l’ensemble des pays européens.
jeudi 1er septembre 2011, par Christophe Guilluy

http://www.lesinfluences.fr/le-chomage-marginalise-une-part.html