SAP prend très au sérieux le développement de son activité en Afrique. Un continent en retard en termes d’infrastructures IT mais dont les acteurs économiques recherchent des applications innovantes pour se développer et adresser des problématiques particulières. En Afrique du Sud, Standard Bank a décidé de proposer ses services aux exclus du système bancaire en utilisant les plates-formes Mobilité, Business Banking Suite et Supply Chain de l’éditeur.
Depuis sept ans maintenant, Standard Bank profite des outils de SAP en Afrique du Sud pour promouvoir un dispositif adressant les quelques 12 millions de personnes – 33% de la population – n’ayant pas accès à des services bancaires. Pour SAP, un exemple extrêmement concret de ce que permet l’innovation – y compris dans un secteur historique – et les approches B-to-B-to-C.
Baptisé Access Banking, le dispositif se propose – via la plate-forme mobile de SAP mais également la Banking Suite de l’éditeur et de ses fonctions CRM et analytiques – d’amener un certain nombre de services bancaires, en mode largement virtuel. Pas d’agence et de process d’enregistrement classique, mais un réseau de revendeurs issus des townships (les quartiers les plus pauvres des villes) et proposant l’ouverture de comptes en 10 minutes à n’importe quelle personne majeure dotée d’une pièce d’identité. Les agents locaux de Standard Bank (plus d’un millier pour la plupart âgés de 16 à 20 ans et particulièrement vifs du clavier) pianotent sur les smartphones fournis par le groupe pour ouvrir un compte et allouer une carte de retrait visa. Reste à activer la carte dans l’un des 7 000 points d’accès référencés par Standard Bank, essentiellement des petits commerces locaux, situés tout près des points d’enregistrement.
Le plus souvent liées à des micros transactions de 10 à 50 Rands (1 à 5 euros), les opérations se font soit via un terminal de paiement, soit via téléphone mobile alloué au commerçant. Au total, sept fonctionnalités sont proposées, toutes administrées par terminaux mobiles, via les interfaces utilisateurs proposées par SAP. On peut retirer ou déposer de l’argent, également souscrire des contrats d’assurance ou obtenir un micro crédit. Les transactions s’opèrent en temps réel, via le compte en banque du commerçant qui assure la fluidité du système. La carte peut également servir, toujours via le commerçant et Standard Bank, à régler l’électricité ou à acheter du temps de communication téléphonique.
Pour Audrey Mothupi, en charge du programme à la Standard Bank, « depuis le début, nous profitons des technologies SAP pour proposer à des populations qui jusqu’alors n’y avaient pas accès des services bancaires pratiques. Chaque mois nous enregistrons désormais, via un dispositif totalement mobile, plus de 60 000 nouveaux comptes. Mais surtout 2,5 millions de transactions mensuelles sont opérées sur les points d’accès pour un montant de 5 millions d’euros par mois ».
L’intérêt de Standard Bank est triple : conquérir de nouveaux clients, favoriser l’éclosion d’écosystèmes favorables au développement du système bancaire, développer de nouveaux services pour les commerçants membres du dispositif. C’est ainsi que depuis le mois de juin 2012, ceux qui le souhaitent peuvent profiter d’une offre logistique – basée cette fois sur la brique Supply Chain de SAP – pour leur réapprovisionnement. Fort de sa position centrale, Standard Bank se propose de jouer les intermédiaires entre fournisseurs – les plus grands comme Coca-Cola Afrique du Sud ont décidé de jouer le jeu – et revendeurs, qui se voient dotés de tablettes tactiles pour gérer leurs commandes et les stocks disponibles en temps réel. Sydney Majocko, commerçant à Tembisa, l’un des principaux townships de la banlieue de Johannesburg, témoigne ainsi de l’intérêt du dispositif : fidélisation des clients, développement des moyens de paiement, intégration d’un réseau bancaire puissant… Depuis 5 ans, il estime que l’offre de Standard Bank lui aura permis de développer fortement son activité dans une zone pauvre, mais au réel potentiel de développement.
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