Pour passer le cap de la 4e révolution industrielle, celle du 4.0, le 2e plus gros site de France entend inclure l’ensemble de la filière automobile à travers la création d’un laboratoire. Et si l’annonce a été faite, hier, à l’occasion de la visite du commissaire européen Pierre Moscovici, ce n’est pas un hasard.
la problématique vient tout juste de faire l’objet d’une question écrite du député LREM du Doubs Denis Sommer au ministre de l’Économie. Et PSA Sochaux semble s’être emparé du problème, aux côtés des agglomérations de Montbéliard et de Belfort. Le sujet ? La 4e révolution industrielle. Et le passage à l’industrie 4.0 ou industrie du futur.
À Sochaux, berceau historique de la marque au lion plus que centenaire, cette révolution passe par un chiffre : 220 millions d’euros pour faire de la vieille dame une jeune usine moderne pleine d’avenir d’ici à 2022. « Mais ceci interroge », interpelle Denis Sommer, « sur les capacités d’adaptation de la filière et d’un nombre important d’équipementiers et fournisseurs dans les PME/PMI ».
« Offrir nos ateliers comme terrain de jeu »
Avec le succès de la nouvelle 3008, déjà, on a pu mesurer les écueils émergeant, çà et là, au sein de la filière en peine, parfois, à suivre la cadence imposée par PSA, soucieux de répondre à la demande. Ainsi, dans le cadre du programme d’investissements d’avenir lancé par l’État, les agglomérations de Montbéliard et de Belfort viennent-elles de candidater pour tenter de s’inscrire dans les dix projets qui seront, à terme, retenus au niveau national. Soit 45 millions d’euros à la clé. Si Alstom vise la création d’un open lab, structure ouverte, avec l’UTBM pour travailler sur l’innovation produit, PSA Sochaux vise l’émergence, sur site, d’une plate-forme dédiée à l’industrie du futur.
On serait, via cet espace collaboratif ouvert aux entreprises, aux chercheurs, à l’université et voué à attirer les start-up que peine à attirer le nord Franche-Comté, sur une réflexion globale en matière de process. « Offrir nos ateliers comme terrain de jeu », image Yvan Lambert, le directeur du site. Où des maintenanciers pourraient venir se former sur des robots, des chercheurs travailler sur le développement de drones pour livrer des pièces. « On achète 70 % de la valeur de nos véhicules, il faut que les entreprises qui nous fournissent soient compétitives. Comment on les aide ? »
La réponse serait donc dans la concrétisation de ce projet. Lequel nécessite quelque argent. Et ça tombait bien, hier, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, était en visite à l’usine. Notamment pour y faire état du prêt (sur sept ans) de 250 millions d’euros consentis par la banque européenne d’investissement à l’égard de PSA, et plus précisément en faveur du secteur recherche et développement du constructeur français.
« Le problème », insiste Pierre Moscovici, « tient au manque d’investissement, on investit moins qu’avant la crise de 2008, 10 % de moins. Si on veut rester dans la course, il faut rattraper ce retard. » Le plan Juncker (500 milliards d’euros d’ici 2020), du nom du président de la Commission européenne, est donc là pour ça. « Sur les 250 milliards octroyés, la France est 2e avec 35 milliards. » En Bourgogne-Franche-Comté, 700 PME ont bénéficié de prêts jusque-là.
« Quand il y a un bon projet, il y a de l’argent », assure le commissaire européen. Celui défendu hier par PSA l’a, semble-t-il, conquis. L’intéressé ayant mandaté deux de ses collaborateurs pour étudier cela de plus près. Il reviendra, c’est promis.
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